Approbation du compte administratif – Exercice 2018

Conseil municipal du lundi 17 juin 2019

Délibération 1.4 – Compte administratif – Exercice 2018 – Budget principal – Approbation.

Je me limiterai à l’analyse du compte administratif.

Pour ce qui concerne votre bilan, nous aurons l’occasion d’y revenir dans d’autres moments politiques.

Le compte administratif 2018 marque une évolution significative par rapport aux comptes administratifs précédents, depuis votre première élection en 2008, où la tendance était à s’endetter toujours plus. 2018 montre la fin de ce cycle mais, père de la dette vous l’êtes, et vous le resterez.

Alors ce qui est intéressant c’est de voir sur quels arbitrages vous avez pu vous appuyer pour parvenir à ce résultat.

Tout d’abord sur des recettes de fonctionnement très dynamiques puisqu’elles s’élèvent à 606,4 millions d’euros contre 563 millions d’euros en 2017, ce qui représente une hausse de 8%, soit 43 millions d’euros de plus.

Les impôts et taxes rapportent  8,5 millions d’euros de plus.

Les droits de mutation ont augmenté de 7,3 %, ce qui dénote un dynamisme du secteur de l’immobilier dans la ville. Même si je ne suis pas de ceux qui se réjouissent de voir augmenter constamment le prix du logement sur Nice, en excluant de fait les plus modestes en déplacement vers les villages de la périphérie.

Le produit de la taxe de séjour augmente de 46,6% après avoir déjà augmenté de 11,5% l’an passé. C’est la taxation des séjours Airbnb qui explique en partie cette très forte augmentation, mais aussi le dynamisme de l’hôtellerie que nous saluons.

Les recettes provenant des droits de stationnement ont augmenté de 47,6% entre 2016 et 2018 et rapportent aujourd’hui près de 9 millions d’euros. Bref vous avez ponctionné les Niçois tous azimut mais vous avez gonflé vos recettes de fonctionnement

Dans le même temps, vous avez maitrisé vos dépenses de fonctionnement, en les diminuant de 1,45 % alors même que le contrat financier que vous avez signé avec l’Etat vous autorisait à les augmenter de 0,75%. Le rapport de présentation du compte administratif précise que notamment vous n’avez pas remplacé les départs à la retraite dans certains secteurs, sans autre précision, et c’est dommage.

Par ailleurs, les charges financières (le remboursement des intérêts d’emprunt) ont diminué en 2018 de 5,7%.

En fait, c’est le chapitre 65 qui en dit long sur votre méthode. Vous avez spectaculairement augmenté la politique de la famille qui est passée de 1,28 millions d’euros en 2017 à 5,91 millions d’euros en 2018, alors que dans le même temps le cout global des directions opérationnelles baissait de 100,5 millions d’euros à 99,2 millions d’euros. La suite est facile à comprendre, (excepté les frais de mission eux aussi en hausse spectaculaire). Pour y parvenir vous avez rogné partout.

Comment voulez vous qu’on vote une chose pareille. Frais de mission, de formation et de représentation vous passez de 2,7 millions d’euros à 2,9 millions d’euros, soit 200 000 € de plus c’est quand même pas mal et pendant ce temps là, la subvention au CCAS augmente aussi. Elle passe  de 17 020 000 euros en 2017 à 17 021 000 euros en 2018. 1000 euros de plus pour lutter contre la pauvreté, la précarité, l’isolement des seniors etc… 200 000 pour les frais de mission, de formation et de représentation. Il y a vraiment de l’abus.

Les deux grands perdants au niveau des arbitrages sont l’opéra avec moins 600 000 €, et l’office de Tourisme avec moins 820 000 €, ce qui est ennuyeux parce que c’est l’attractivité du territoire qui est en jeu.

Concernant les recettes d’investissements, elles diminuent de 171 millions d’euros à 163 millions d’euros, les dépenses d’équipement par contre progressent légèrement. C’est toujours compliqué de juger la constance d’une politique par le biais des dépenses d’équipements parce qu’en fonction des travaux, un secteur peut être plus impacté une année que l’autre.

Mais tout de même, il y a quelques tendances :

L’encéphalogramme de l’aide aux bailleurs est totalement plat. Quand on connait la difficulté de se loger à Nice c’est désespérant de ne voir aucun volontarisme. La subvention était de 3,98 millions d’euros en 2017, elle est de 4 millions d’euros en 2018, soit 11 000 € de plus, autrement dit, rien. L’embellissement paysager reste au même niveau (3,24 millions d’euros en 2017, 3,26 millions d’euros en 2018)

Les investissements sont en légère baisse dans le domaine de la jeunesse et des sports 559 000 € en 2017, 527 000 € en 2018. Si je pointe cette baisse c’est parce qu’en parallèle il y a une grosse communication sur l’opération « Influence ta ville ».  C’est souvent comme ça, moins il y a d’argent, plus on communique.

Par contre les dépenses de sécurité et de prévention sont en hausse importante puisqu’on passe de 3,89 millions d’euros en 2017 à 6,89 millions d’euros en 2018 dont 2,92 millions d’euros dans l’acquisition d’horodateurs. A Nice on investit 5 fois plus dans les horodateurs que dans la jeunesse, c’est sympa comme ville.

Enfin,  sur les deux dernières années, vous avez investi 5,36 millions d’euros dans le domaine de la culture contre 18,99 millions d’euros dans le domaine du sport. Cela se passe de commentaires.

J’en viens maintenant à la dette. Vous avez, l’an passé, remboursé 41 millions d’euros d’annuité d’emprunt et 13,9 millions d’euros d’intérêts d’emprunt. La dette qui avait dépassé 500 millions d’euros en 2017 a baissé. Elle baisse mécaniquement à chaque fois que l’on rembourse une annuité du PPP du stade, mais elle a cette fois, et c’est plus intéressant, baissé hors PPP, l’encours étant de 368 millions d’euros contre 399 en 2017.

La dette globale  s’élève à 473 millions d’euros. Le compte administratif nous explique que les emprunts nouveaux ont été divisés par deux. C’est artificiel. En effet les 58 millions d’euros incluaient l’emprunt relais de la vente du terrain d’IKEA soit 21 millions. Hors IKEA, les emprunts nouveaux s’élevaient en 2017 à 37 millions d’euros. En 2018, on a emprunté 32,3 millions d’euros, c’est donc moins 4,7 millions d’euros. On est loin d’une division à deux. Logiquement la capacité de désendettement s’améliore  et passe de 13,9 ans à 11,1 ans, ce qui demeure très élevé même si cela permet de rentrer dans les objectifs du contrat financier.

Vous avez donc réussi à rempiler les objectifs du contrat financier passé avec l’Etat. Nous ne sommes pas liés par ces objectifs puisque nous n’avons pas voté ce contrat financier.

Sans surprise, notre groupe votera contre le compte administratif 2018.