Budget primitif – Exercice 2020 – Budget principal

Conseil municipal du 17 octobre 2019

Délibération 1.6 – Budget primitif – Exercice 2020 – Budget principal

Monsieur le maire, mes chers collègues,

Ah, je comprends que vous le défendiez votre premier adjoint. Personne d’autre que lui ne serait capable de monter un budget pour 2020 où vous parvenez à dire que tout va bien, que tout s’améliore alors que vous avez multiplié les tours de passe-passe pour en arriver là.

1er élément : Gros coup de communication sur la baisse des impôts. Celle là, vous l’avez déjà faite en 2014. J’espère que les Niçois ne se laisseront pas abuser une nouvelle fois. Oui, c’est vrai, vous baissez les impôts fonciers sur la propriété bâtie pour l’année 2020, en baissant le taux de 21 à 19 %. Mais cette baisse, en 2 années, de 4,4 % ne doit pas faire oublier qu’en 10 ans, entre 2008 et 2018, vous avez augmenté l’impôt foncier de 52 %. Ce n’est pas moi qui le dit, ni le Patriote, c’est le Figaro qu’on ne peut pas soupçonner d’être à gauche. Alors, même si la recette va baisser  de 10,8 millions d’euros pour 2020, cela ne doit pas faire oublier le reste.

Concernant la facturation des services, ça sent le budget pré-électoral. Cette année, le produit passe de 47,9 millions d’euros à 48,1 millions d’euros, la raison est revenue mais cela ne doit pas faire oublier la hausse de 12,18 % intervenue entre 2017 et 2019. Et puis, cela prend en compte la baisse des recettes attendue au niveau de la restauration scolaire, qui est sans doute la conséquence de la mise en place de la tarification sociale que nous avons réclamée et obtenue de vous.

Comment, dans ces conditions, financer les 87,3 millions d’euros de dépenses publiques  qui intègrent les 15 millions d’euros budgétés pour l’acquisition de l’hôpital Saint Roch ? Et bien, on ne change pas une recette qui marche. Alors, bien sûr, il y a un problème, c’est que malgré vos efforts, louables, l’autofinancement va considérablement baisser pour 2019 pour la deuxième année consécutive. L’autofinancement était de 49,2 millions d’euros en 2018, de 35,7 millions d’euros en 2019, il va chuter à 27,6 millions d’euros en 2020.

Que fait monsieur Pradal quand l’autofinancement baisse ? Il vend ! C’est la « gestion dynamique » du patrimoine. Le produit des cessions était de 46 millions d’euros en 2018, il avait baissé à 30,7 millions d’euros en 2019 et en 2020, il remonte à 46 millions d’euros. Voilà comment sont financées les dépenses d’équipement. J’insiste particulièrement parce que malgré mes interventions successives, les Niçois n’entendent pas. Alors, je le dis autrement. En trois exercices budgétaires 2018,2019 et 2020, vous aurez vendu pour 122,7 millions d’euros de biens municipaux et heureusement, grâce à nous, la villa Paradiso a échappé à ce carnage.

Pendant ce temps l’encours de la dette a commencé une lente décrue passant de 508 millions d’euros en 2018, à 473 millions d’euros en 2019 et 463 millions d’euros en 2020. Il y a donc eu 122 millions d’euros de ventes alors que l’encours de la dette n’a baissé que de 45 millions d’euros.

Cela me conduit à évoquer le contrat financier que vous avez signé avec l’État pour constater que:

  1. L’objectif n° 1 concernant l’évolution des dépenses réelles de fonctionnement est atteint sans trop de difficultés comme l’an passé ;
  2. Concernant l’amélioration du besoin de financement, nous sommes comme l’an passé dans le flou. Vous écrivez : « cela devrait à nouveau être conforme aux engagements pris » alors que l’on ne sait même pas si la baisse de 10,2 millions d’euros prévue au budget 2019 sera tenue.

Si vous n’aviez pas procédé à ce plan de cessions, vous ne seriez jamais rentré dans les clous du contrat financier que vous avez passé avec l’Etat. C’est le matelas, patiemment accumulé par vos prédécesseurs durant des décennies qui vous sauve.

Quant aux politiques publiques qui sont conduites, nous ne partageons pas vos priorités, ni en fonctionnement, ni en investissements.

Concernant le fonctionnement, c’est le budget du CCAS qui nous préoccupe. Certes, il augmente, passant de 17,4 millions d’euros à 17,6 millions d’euros mais ces moyens supplémentaires sont insuffisants au regard de la multiplication des situations de pauvreté, de précarité, d’isolement auxquels les services doivent faire face.

Concernant les investissements, trois exemples suffisent à clairement distinguer nos options : logement, sécurité, éducation.

Le budget logement était à hauteur de 4,56 millions d’euros l’an passé, il monte à 4,9 millions d’euros pour 2020. Certes, il y a une légère progression et le logement n’est plus vraiment une compétence de la ville mais on connaît la situation et on sait où doivent être les priorités. Dans le même temps vous avez consacré à l’embellissement des espaces publics et du patrimoine 11,4 millions d’euros. En deux ans, 27,8 millions d’euros ont été consacrés à l’embellissement de la ville, et seulement 9,46 millions d’euros au logement. Personne n’est contre l’embellissement de la ville mais, quand on a plusieurs milliers de demandes de logement social en instance, un délai parfois de plusieurs années pour obtenir le graal, des poches d’habitat indigne, des gens à la rue, on peut faire un autre choix politique.

En matière de sécurité, les investissements bondissent de 8,25 millions d’euros à 21,2 millions d’euros. Certes, il y a l’acquisition de l’hôpital Saint-Roch mais, c’est tout de même 2,6 fois le montant du budget de la politique de la ville qui porte les politiques de prévention. Par contre, le plan de vidéo-protection va continuer de s’étendre à hauteur de 100 nouvelles caméras par an (délibération 1.13)

Enfin, alors que les besoins remontent de nombreuses écoles, les investissements dans la vie scolaire sont en forte baisse. 18,7 millions d’euros en 2018, 14,9 millions d’euros en 2019 et 10,9 millions d’euros en 2020, une chute de plus de 40 % en deux ans.

Pour toutes ces raisons, nous voterons contre ce budget.