Ligne d’Azur : de nouvelles difficultés en perspective

Ligne d’Azur : de nouvelles difficultés en perspective

Le groupe « Un Autre Avenir pour Nice » constate de réelles avancées par rapport à notre précédente conférence de presse où nous avions pointé des dysfonctionnements sur plusieurs secteurs dont trois ont été résolus.

  1. Des premières améliorations :
  • La ligne 57 en test a été pérennisée. Cette ligne « soulage » la ligne 8 et améliore la desserte du quartier de Riquier et du Port.
  • La ligne 17 dessert à nouveau l’IUT qui était exclu le 2 septembre du nouveau schéma de transports.
  • Enfin, la ligne 7 qui dessert La Trinité, est assimilée à une ligne « à effet tram », ce qui repousse l’heure de sa fermeture à 1 heure du matin.

Trois nouvelles lignes de bus ont été annoncées  par RLA, avec une mise en service progressive. L’objectif est clair. Il s’agit d’amoindrir le principe des correspondances et de refaire des lignes directes vers le centre ville :

  • Il s’agit de la ligne 87 qui partira de l’Archet et qui, au lieu de s’arrêter à Magnan, ira rejoindre la gare Thiers et la Promenade des Arts. La ligne 6 dessert, quant à elle, systématiquement la Croix de Berra.
  • Il s’agit aussi de la ligne 32 qui descend de Caucade, Ferber, et passe par la gare SNCF et la Promenade des Arts.
  • Enfin, la ligne 70, au départ de Pessicart, fait un demi-tour juste avant la CPAM, puis passe au Parc Impérial, au boulevard François Grosso, puis rue Passy, pour remonter boulevard Gambetta et desservir aussi la gare SNCF.

Ainsi, la gare SNCF qui n’était plus du tout desservie dans la réorganisation mise en application le 2 septembre, sera bientôt desservie par quatre lignes (il y a également la 57).

Nous nous félicitons de cette avancée, constatant tout de même au passage qu’il s’agit d’un bel aveu de renonciation. C’est un désaveu du plan originel de la refonte fondée sur une dynamique de substitution des lignes de bus par la ligne 2 du tramway qui ne résiste pas à la réalité des déplacements des Niçois en transports publics.

  1. Le verdissement prématuré :

On note toutefois que ces lignes vont se rejoindre en centre ville et que leur trajet à certains endroits va être parallèle aux couloirs de bus qui n’existent plus. C’est notamment le cas dans le sens ouest-est de la rue Bottero, de l’avenue Maréchal Joffre, de la rue Pastorelli, voire de la rue Gioffredo et dans le sens est-ouest des rues Hôtel des Postes, Liberté et Dante.

La politique de verdissement a pour conséquence, pour tous ces ajustements nécessaires, de remettre des bus dans les flux de circulation. Ainsi, leurs trajets seront moins rapides et plus polluants, les temps de déplacement vont devenir médiocres et bien plus lents qu’avant la mise en service de la ligne 2.

Mais les bus ne sont pas le seul service public touché par cette opération. J’ai reçu une délégation de pompiers qui m’ont expliqué que les ambulances et autres véhicules d’urgence étaient considérablement ralentis dans leurs interventions.

En fait, il y a un affichage : pas de bus sur la promenade des Anglais. On fluidifie la circulation et on rejette les bus à l’intérieur, avenue de la Californie, rue de France.

  1. Des moyens et des rames supplémentaires :

Ces ajustements vont se traduire par des dépenses d’exploitation supplémentaires qui ne sont pas prévues au BP 2020 de la Métropole. Pourtant, il faudra des moyens supplémentaires, des moyens humains et davantage de bus par rapport à ce qui était prévu initialement.

Enfin, concernant la ligne 2 du tramway, la logique est en train de s’inverser. Le tramway devait se substituer aux bus. Mais, in fine, le bus va compléter le tramway parce qu’il a été mal pensé.

La saturation de la ligne 1 n’a pas été anticipée alors qu’il était évident que la ligne 2 du tramway attirerait une nouvelle clientèle d’usagers des transports publics sur la ligne 1  avec la correspondance avec la ligne 2 à Jean-Médecin pour les déplacements est-ouest.

Pour mémoire, sur les 28 rames en services sur la ligne 1, 15 sont des rames longues, 13 sont des rames courtes.

Il est donc impératif de remplacer le plus vite possible les rames courtes de 33 mètres par des rames longues de 44 mètres. Ce rallongement des rames de la ligne 1 est primordial. Il y a incontestablement une faute de gestion. La ligne 1 fonctionne depuis 12 ans et il y avait largement le temps d’anticiper le niveau de saturation actuel.

De la même manière, il est impératif de commander de nouvelles rames pour la ligne 2. Christian Estrosi va bientôt inaugurer la ligne 3, il a annoncé six rames, ce qui fait une fréquence d’une rame toute les dix minutes. Or, en réalité, il n’y aura que quatre rames, soit une fréquence tous les quarts d’heure car deux des six rames vont venir renforcer la ligne 2.

Nous demandons donc à Christian Estrosi de prendre la décision de commander ces rames sans délai. En effet, la situation actuelle laisse craindre qu’un certain nombre d’usagers des transports publics, lorsqu’ils en ont la possibilité, reprennent leur voiture, ce qui serait dramatique au vu des sommes investies et des ambitions affichées.